Le danger public nouveau est arrivé!

J'étais bien d'accord que le papi dans la chambre d'à côté ne demandait au départ que de s'éteindre comme une bougie dans son lit de maison de retraite, plutôt que de crever ceinturé de contentions dans un lit au énième étage du plus grand mouroir de toute la région. J'étais bien d'accord que son médecin traitant était une buse de ne pas le traiter lui-même, mais que voulez-vous, on ne ne refuse rien à quelqu'un qui a ses entrées au Conseil -CENSURE- . Mais s'il y avait quelque chose que je ne lui pardonnerais jamais, c'était d'occuper une chambre juste à côté de mon bureau et très loin de celui du collègue sous la responsabilité duquel il était placé, et de crier à l'aide justement aux heures d'accalmie où l'on peut enfin se concentrer sur les courriers de sortie de patients dont les prédécesseurs avaient ni plus ni moins bâclé les dossiers (car mes prédécesseurs étaient des enculés notoires qui bâclaient leurs dossiers).

J'aimerais vous y voir, dans un bureau rempli de votre respiration chaude au point de devenir une serre tropicale à 22 heures quand la température ne dépasse pas 5°C à l'extérieur, et que vous cherchez à reconstituer une hospitalisation en fouillant aux quatre coins d'un dossier de toutes façons incomplet car tenu par un imbécile qui écrivait en hiéroglyphes. Alors l'autre qui appelle à l'aide toutes les trois secondes et se croit en prison alors qu'il n'a pas mal, n'est pas dément... sans qu'on puisse lui prescrire quoi que ce soit (de l'Atarax au coup de massue salvateur en passant par moultes étapes intermédiaires) pour cause de secteur différent, vous pousse à trépigner en silence en regardant l'heure défiler.

Au fond, j'avoue que c'est moi qui réagis trop à vif après une journée difficile (patients étiquetés "FRAGILE", bilans en retard, familles emmerdantes). Depuis peu, d'ailleurs, j'imagine que ses plaintes répétées ne sont rien d'autre que le piaillement des p'tits zoziaux qui grelottent dans le froid; allez savoir quel lien unit ces deux sons; le fusil de chasse sans doute! ;-)

Comments

[Coach Berny]

Pendant la période hivernale, un Fan va connaître une période de repos et non d'hibernation proprement dite : il réduit très fortement son activité et vit sur les réserves de graisse fabriquée pendant l'automne (durant cette période un blaireau peut augmenter son poids de 60%).

[Un Fan]

Ouais mais là il hiberne! :)

[Pharamond]

Y a quelqu'un ?

[Pharamond]

J'espère que tu ne regrettes pas tes choix.

Merci d'avoir lu "abnégation", je ne me relis pas toujours (pour ainsi dire presque jamais). Bon, cette fois je le fais : hum... ça a l'air OK. Bon pour envoyer.

[Un Fan]

Merci pour vos encouragements plus ou moins directs, Messieurs. Servitude, abnégation... comme vous y allez fort. J'ai eu plus l'impression de foutre ma vie en l'air quand je bossais pour le concours de l'internat que maintenant, et ce même en ayant atterri dans un stage difficile pour commencer.

En fait quand j'y pense, ce soir je l'ai à peine entendu, le papi... je devrais p'têt' dire à l'autre d'aller jeter un coup d'oeil.