Coupat, Outreau, même combat?

Que Monsieur Coupat père veuille sauver son fils de la machine judiciaire, c'est une attitude bien compréhensible de la part d'un parent. Savoir si le fameux Julien relève de la B.A.T ou du Tribunal pour Enfants Attardés n'est pas de ma compétence; seuls le savent l'intéressé lui-même, ses complices peut-être et les enquêteurs un peu moins sûrement.

Quelqu'un cependant, sur France Intox, nous agite la marionette d'un nouvel Outreau. Eh mollo! Outreau était effectivement un scandale judiciaire, en ce sens qu'avaient été condamnées à de lourdes peines et à l'indignité publique des innocents. Or Julien Coupat n'est pas un innocent. Il a au mieux fait la plus grosse connerie de sa vie, au pire commis un acte de terrorisme -tout est dans l'intention. Adulte et donc responsable de ses actes, ne savait-il pas que ce genre d'actions lui créerait des soucis et que "Nul n'est censé ignorer la loi" ? A quoi s'attendaient-ils, ces anarchistes? Eux qui râlent à longueur de vie sur le caractère inique du régime s'étonnent encore quand ils découvrent en vrai qu'un procureur ou un juge est formé et payé pour mettre sa miséricorde au placard, ou que les dirigeants montent en épingle des affaires terroristes plus ou moins en peau de lapin lors des débats au parlement afin qu'on parle un peu moins du tonneau des Danaïdes (aka les caisses publiques). Qu'on ne se moque pas: quand les grands principes généraux deviennent des réalités concrètes, non seulement plus d'un se défile mais pas beaucoup plus d'un assume.

Comments

[Un Fan]

Uno,

Je reconnais un peu honteux être parti du postulat de sa culpabilité, en me basant surtout sur des infos issues de la réacosphère, donc certes assez partiales. Son implication ne me faisait aucun doute lors de la rédaction, et je ne me suis pas beaucoup penché sur cette affaire pour être franc.
Partant de là, comparer Outreau à Tarnac me semblait déplacé (certes il doit y avoir pas mal de Burgaud parmi les juges anti-terroristes), et l'étonnement des anarchistes face à la constatation d'un système judiciaire inique et une récupération politique opportuniste me semblait vraiment ridicule de la part de ceux dont une grande partie de la prose est justement vouée à la dénonciation des méthodes employées par les Etats.
J'aurais dû préciser que je partais d'un postulat, j'ai manqué d'esprit critique et vous faites bien de me le faire remarquer.

Ne croyez pas que je me réjouis du sort qui lui est fait; et faire l'apologie de l'implacable Justice française n'est certainement pas mon intention. Figurez-vous que moi-même j'ai tâté de cette institution pour une bien bête affaire de droit commun. L'acharnement de la substitut à chercher à induire dans mes paroles un motif valable de m'envoyer au trou me reste encore au travers de la gorge. Je me suis donc permis de rappeler que l'on est pénalement responsable de ses actes ou de ses paroles (car il s'agissait de paroles dans mon cas...) et qu'il faut à tout pris éviter de se retrouver dans les griffes de la Justice, car les magistrats prennent un malin plaisir à disposer de la liberté d'autrui comme bon leur semble -je l'ai vu de mes propres yeux et je ne suis pas trop parano... Après, je reconnais que ce texte est assez narquois, mais au risque de vous étonner, j'éprouve de l'empathie pour un homme traité par ses geôliers comme le nouveau Ben Laden alors qu'on est loin du compte (même en admettant qu'il soit coupable), et beaucoup plus pour ses proches exposés à la vindicite des premiers salauds "d'honnêtes gens" venus, comme si l'incertitude sur le sort d'un fils dont la condamnation semble être un objectif politique n'était pas un calvaire suffisant.



Profitant de votre passage: recevez les salutations d'un fidèle lecteur. Vos critiques, toujours dures mais très souvent justes (je parle de vos billets), sont les bienvenues.

[uno]

Excusez moi mais d'où tirez-vous cette affirmation de la certitude de la culpabilité de Coupat?

Par ailleurs, ne serait-ce que par prévoyance, je crois qu'il n'est jamasi bon de se réjouir de l'arbitraire et du disproportionné, même lorsque ce sont des gens que l'on peut juger "agaçants" qui sont frappés...

[Pharamond]

La théorie à l'épreuve des faits ne s'en sort jamais indemne.