Rapport du Commissaire Del Blerro devant le Conseil des Idiots et des Nabots

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Plusieurs incohérences nous frappent:

1° M.X., se sachant surveillé par la gendarmerie du village et ayant fait objet d'un récent rappel à la loi, aurait-il pris le risque de trucider au gaz sa propre population, sachant que la fraction modérée de la population du village est prête à demander qu'ils soit exécuté par neuroleptiques à chaque fois qu'il sort faire ses courses?

2° Parmi les gens qui le dénoncent, ne s'en trouve-t-il pas un qui a zigouillé le chat d'un riverain sous prétexte que sa nourriture n'était pas hallal? Quelle confiance peut-on accorder à cet homme?

3° Sur les modalités du signalement, je rappelle qu'un cabot est aller japper sous les fenêtres de Monsieur A.F.P Lemonde, magnat de la presse, qui a envoyé ses pigistes pleurer sur place en faisant le maximum de bruit, désignant sans preuve un coupable au milieu de petits cris aigus et demandant tout de suite la guerre. Je suis frappé par tant de présence d'esprit, si inhabituelle chez des journalistes français. 

4° Je rappelle que l'information a été reprise instantanément par toute la Confrérie des Bons Bergers, dont l'exemplarité n'est plus à prouver. L'un d'entre eux s'est tout de même retranché derrière son statut de dieu-vivant quand on lui a demandé l'utilité de poster des micro-caméras pourvues de nano-mitrailleuses lourdes dans les cuvettes de toilettes qui équipent toute la commune, et les autres on ne va même pas en parler.

5° Je rappelle que la présente commission d'enquête était partie du postulat de la culpabilité de M.X. avant de commencer l'enquête, que l'enquête devait par conséquent chercher des éléments à charge contre M.X. plutôt que la vérité, que plusieurs enquêteurs ont déclaré cyniquement qu'elle était inutile puisque la culpabilité de M.X. ne faisait aucun doute.

6° J'ajoute que l'enquête, menée conjointement avec les voisins demandant de longue date le lynchage et le démembrement de M.X. (dont certains pour dépassement exagéré d'honoraires en ophtalmologie), a été miraculeusement écourtée par des coups de feu tirés dans le jardin de M.X., lequel reste calfeutré dans sa maison. Le massacreur de chat, qui se planquait à l'autre bout du jardin d'où sont partis les coups, n'a heureusement pas été blessé durant l'incident.

7° Pour finir, les enquêteurs ont refusé d'entendre la version de M.T., voisin éloigné et ami de la victime, témoin direct des évènements; elles n'ont interrogé M.I, autre ami, qu'après l'avoir saoulé à la vodka. Elles n'ont en revanche pas enquêté sur les agissements de ce voisin hostile très occupé à rencontrer les parties civiles, M. .... FIN DE L'ENREGISTREMENT.

Comments

[unfan]

Mes travaux de fin d'étude m'amènent à faire régulièrement des abus de lecture des Codes de Loi en vigueur et des arrêts de la Cour de Cassation. Je prie mes lecteurs de me pardonner pour la gêne occasionnée :)

[Paul-Emic]

je vous sens mûr pour être procureur au TPI :-)