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Le Blaireau-Garou
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27 septembre 2009

Stop ou encore?

Le formatage citoyen par les matières littéraires:

Que de fois nous avons eu à étudier en cours de Français des textes "dénonciateurs", ou présentés comme tels. Ainsi, Marivaux "dénonce" les apparences dans le jeu de la séduction, Balzac "dénonce" les appétits de ses contemporains ne sachant choisir entre l'or et le plaisir, Zola "dénonce" les artistes sans talent qui se font des couilles en or avec des thèmes jadis sulfureux pompés à de géniaux précurseurs honnis puis oubliés (L'Oeuvre)... j'en passe et des meilleures. Pas un texte qui moque, qui raille, qui batte en brèche les arguments d'untel, qui caricature, qui dresse des portraits au vitriol, juste des textes qui "dénoncent", et les élèves les plus sérieux de répéter tels des perroquets: "C'est bien ce texte, ça dénonce..." . On aura beau cracher à raison à la gueule de ceux qui réduisent l'histoire de France la Collaboration, il faut bien admettre que l'enseignement lui-même tend à nous inculquer des valeurs fascistes lévystes (je sais pas si ça existe, mais ça m'excite).


Une exécution publique, c'est un peu comme l'expulsion du bouc-émissaire: on crie souvent "A mort!" sans se soucier que le supplicié en puissance la mérite effectivement. En fait, on est heureux de hurler à haute voix et devant témoins qu'on a pu décréter un quidam moins digne de vivre que soi-même; pas toujours à raison d'ailleurs.


Un court dialogue imaginaire entre la femme et sa belle-mère:

-Que savez-vous de lui? Il n'est pas votre fils!

-Pas plus qu'il n'est votre homme!

Et à part ça, elles prétendent bien nous connaître...


Ce qui meut le coeur humain nécessite souvent tant de temps, d'efforts et de lucidité pour être compris que beaucoup préfèrent penser que ces choses se définissent uniquement par ce qu'elles ne sont pas.


Une mère qui la pleurait déjà bruyamment et parlait d'elle à la troisième personne, un mari visiblement effrayé par sa maigreur et qui ne l'embrassait même plus... Et elle, qui resta digne et combattive jusqu'au dernier jour malgré la douleur, la peur, l'incontinence, le profond désespoir qu'inspire la mort très prochaine à une jeune femme qui ne sera jamais mère, le dégoût face aux petites lâchetés dont ses plus proches parents faisaient preuve à son encontre.

Mieux vaut-il également mourir seul que mal accompagné? Voilà en tout cas une patiente dont il aurait été écoeurant de ne point saluer le courage... puis la dépouille.



Cents notes, de longueur et de qualité plus qu'inégales -même si globalement ça reste du pur chef-d'oeuvre écrit avec les pieds ; je n'aurais jamais cru tenir aussi longtemps XD

Merci à mes lecteurs et commentateurs, dont j'apprécie la capacité à mettre les points sur les "i", exprimer leurs désaccords, chipoter, louer... J'ignore encore ce que deviendra le blog du blaireau-garou après ma prise de fonction d'interne en Novembre prochain (la plupart des hostos lorrains n'ont pas internet!). L'activité s'en verra sans doute réduite, mais a priori pas de fermeture à l'horizon.

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