Décortiquons l'actualité et parlons de nous... One Fan Show

Je l'avoue sans encombre et sans concombre (sans banane non plus): quand j'ai vu le corps du délit, le truc qu'il fallait détester aujourd'hui pour faire partie du genre humain, eh bien... j'ai rigolé, franchement, pendant deux secondes, tant c'était é-nau-r'meuh... et "bien trouvé" dans le registre de l'humour idiot -mais pas tant, surtout pour une presse de "droite dure" moins habituée aux jeux de mots coprolalisants lourds de connotations que le journal de l'élite cultivée et ouverte d'esprit de notre charmant pays: Libération (hilarité générale du public). 

Non mais attendez: "Maligne comme un singe, Taubira retrouve la banane", Pfouaaaaaah! C'est parti tout seul!

Qui plus est, ç'a fait mouche. Et les réactions ont été du niveau qu'on est en droit d'attendre du camp des rebelles bien-pensants et des anarchistes adeptes du slogan "Rien contre la puissance publique et rien en-dehors son omniprésence". Ce fut le jour des morts-vivants, on peut insulter les morts-vivants, ils n'existent pas. Quoique greffer la tête de Marisol Touraine sur un personnage fictif, fût-il zombie ou lapin-crétin, c'est vache quand-même. 

Bon, d'accord, on me dira -et on aura raison- que je suis doté d'un humour de gamin attardé. On me dira aussi que je suis un mâle blanc, qui n'en a même pas honte, et membre de la réacosphère par dessus le marché. J'en profite pour dire que ces raclures ne m'ont jamais envoyé ma carte de membre, et qu'en représailles je ne leur ai jamais payé mon abonnement. Non, monsieur l'agent, je l'affirme, vous pouvez vérifier, c'est sans doute dans vos dossiers. Bref on reconnaîtra en préambule à ce qui va suivre que je ne suis pas un humain, je suis une sale Bête Immonde aux tripes fécondes à éventrer au sens propre (Attention Clément, pose ce couteau, tu vas te faire mal, ça coupe très fort tu sais); voilà qui m'arrange car j'avais bien l'intention de donner un point de vue objectif -détaché des passions humaines- sur l'affaire, et d'objectif à abject, il n'y a qu'un pas, voire une variation dans l'acuité visuelle du lecteur, quand ce n'est pas l'auteur qui fait passer l'une pour l'autre (comme dans le cas présent pour ceux qui n'auraient vraiment pas compris).

Il est VRAI que Taubira retrouve la banane, la pèche, la forme (ah, ce charme des expressions tombées en désuétude et que plus aucun niais ne comprend 15 ans plus tard), quand un incident raciste (ni plus ni moins raciste que de traiter une personne de "gros porc" ou de du seul fait de son faciès, ou de nabot à cause de sa taille) lui permet:

 - d'enfourcher son bourriquet de bataille favori: présenter tout Noir comme une victime potentielle de tout Blanc, ce dernier, "ontologiquement meurtrier" (le premier qui prononce les "r" en "w" mourra par tounga dès que j'aurai fini de m'étrangler de rire), devant être considéré comme coupable même si victime, et indigne que sa vie soit respectée. Pas besoin de citation exacte, on sait tous qui doit seul se repentir de l'esclavage: les descendants de ceux qui, à cette même époque, périssaient par le fer au nom de quelque guerre territoriale ou de succession ou criaient famine en temps de paix (pour ne citer que des images d'Epinal). On devrait la présenter au Syndicat de la Magistrature... ah bon, ç'a déjà été fait?

 - de défendre son indéfendable projet de réforme pénale, à moins que dans la foulée dudit projet, on autorise les citoyens à tirer à vue sur tout ce qui ressemble à un fauteur de trouble, mais cela m'étonnerait: trop d'électeurs de gauche qui passent à la casserole, la survie de l'élu de gauche en tant qu'espèce serait compromise, tant le nombre et la rapacité des prédateurs est connue; à défaut de boche à se mettre sous la dent, la France bouffe actuellement du socialo à tous les repas, au grand dam des militants écologistes sincères qui se cassent le fion à nous expliquer que les élevages intensifs de bovidés bien gras sont un danger pour la planète. 

Or, cette femme politique est devenue un tel repoussoir pour tout ce qui est blanc et cogite un tant soit peu au sujet de l'avenir de son pays, qu'elle apitoiera autant les Français en mettant en avant la souffrance de ses enfants que Raffarin lorsqu'il se plaignait de l'usage du mot "raffarinade" qui stigmatisait sa famille. Elle les apitoiera d'autant moins que nous allons voir dans les semaines qui viennent, comme nous l'avons déjà vu depuis quelques semaines, tout l'exécutif et le législatif éructer contre l'extrême-droite, les racistes, les fascistes dont la vie ne vaut pas un gramme de merde, en y incluant tout ce qui ne peut plus supporter François Hollande et/ou Jean-Marc Ayrault voire... Christiane Taubira, soit une broutille: 80% de la population si on en croit les sondages. Il y a bien quelqu'un dans la salle qui croit que les sondages sont réalisés sans conflit d'intérêt vis-à-vis du pouvoir (lourd silence, on entend l'orateur déglutir). 

Venons-en à la parole blasphématoire qui a déchaîné l'inquisition rouge contre les auteurs de ce sombre pamphlet démoniaque. Maligne comme un singe? Est-ce que ça veut dire quelque chose? Bon alors j'ai bien rigolé sur le coup mais j'avoue tout de suite: cette formule, c'était à chier!

- Zoologiquement, je suis un humble blaireau, garou certes, mais rien qu'un blaireau. Je manque d'objectivité et d'abjection concernant ma propre condition. Je laisse à d'authentiques zoologues le soin de se crêper le chignon pour savoir qui du singe, du chat, du renard, du loup, du lapin, du blaireau, de la coquille saint-jacques, du dauphin, de la mouette ou du lion est le plus malin... D'autres propositions? Non Christine, monsieur le curé a tout faux, les homos ne sont pas des animaux... Le rhum non plus n'est pas un animal, d'ailleurs les historiens s'accordent sur le fait que Fidel Castro n'en a pas descendu assez... Le rabouin, ç'a déjà été dit dans la catégorie "singe" (attends que je réfléchisse... oups, boulette!). Bon, face à tant de mauvaise volonté, punition collective: vous me copierez cent fois "Je ne dois pas insulter les animaux". Comme vous êtes quelques milliers de réacs sur la fachosphère (à moins que ce ne soit l'inverse), ce sera vite fait de tirer au sort les cent heureux veinards qui copieront chacun une fois la phrase.

- Sur le plan litterraire: est-ce plus parlant que "rusé comme un renard"? Est-ce plus adéquat que "maligne comme une tumeur"? Une tumeur maligne qui favoriserait l'expression du sida mental chez les cellules-desouches, ce qui aboutirait de fil en aiguille, à terme, à la perte complète de la sensibilité thermo-algésique ainsi qu'à une atrophie corticale marquée. Désolé pour le jargon, mais quand j'imagine le bestiau, j'hésite entre réclamer le Prix Frankenstein et alerter un labo d'infectiologie de haute sécurité. Il y aurait matière à réécrire Le Fléau de Stephen King avec ce que ma géniale imagination (sifflets) vient d'entrevoir. 

Moralité : Rusée comme un renard, pour retrouver une banane perdue, elle l'a tirée par les cheveux (oui, ça a des cheveux, une banane), l'a lancée très loin et a demandé à des journalistes salivant des babines de la rapporter. Je n'ai jamais dit que les journalistes étaient des chiens...je l'ai dit? Bon alors je n'ai pas dû marteler la tête des témoins assez fort.

Comments

[kobus van cleef]

Rabouin, je sais pas de quoi il s'agit



Mais Rabouine, c'est le surnom d'un indic de la pouliss' royale dans les romans historiques mettant en scène Nicolas Le Floch sous la régence

Et comme toujours le nom de l'auteur m'échappe

[unfan]

C'était fait pour, cher ami.

[lle brebis galle]

je vous ai mis en lien, c'est très jubilatoire de ça !

[Pharamond]

On dirait une fable dadaïste.

[Coach Berny]

Cet exercice de style me laisse muet comme une carpe. Félicitations !