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Le Blaireau-Garou
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6 novembre 2013

A l'enragé du bocal

http://www.cambadelis.net/2013/11/06/jenrage/

On ne s'enrage pas au sujet de Taubira. Sur le fond: elle a toujours mal dissimulé son ressentiment contre les Blancs. Vous vous souvenez, par exemple, de cette traite négrière qu'il faudrait attribuer aux seuls Européens pour ne pas stigmatiser les jeunes Arabes, et dont il faudrait faire le point central de notre historiographie? Elle est garde des sceaux, prônant la toute-puissance de l'appareil judiciaire, de mèche avec les éléments subversifs de celui-ci, ceux qui veulent mettre les "fachos" en taule à l'exclusion de toute autre vermine objectivement plus dangereuse, ceux qui épinglent des parents de victimes de sadiques sur des "murs des cons" mais qui collent le péquin moyen au trou dès qu'on leur dit "non". Sur la forme: Sarkozy était le "nain", Hollande est un "gros flan" après avoir été mainte fois qualifié de "porcin" (avant que DSK ne lui pique le titre), Copé a "une gueule de poire", pour Taubira c'a déjà été dit, ça ne vole ni plus ni moins haut, l'oeuvre et les ambitions du personnage contribuant à ce que peu de monde lui manifeste la moindre sympathie.

On ne s'enrage pas avec ces coquins qui voudraient plumer tout ce qui bosse jusqu'à l'os pour généreusement arroser la clientèle, parmi laquelle les vrais nécessiteux passent loin après le parasite et le filou. Et que dire de ceux qui pleurent que "les caisses se vident" et n'envisagent à aucun moment de baisser les dépenses?

On ne s'enrage pas pour quelques dégradations en Bretagne; n'est-ce pas vous autres politiciens de droite comme de gauche qui arrosez généreusement les banlieues à chaque émeute, et qui sermonnez que le remède à la violence c'est plus de moyens? On est une race, la race humaine comme vous dites; et je ne vois pas pourquoi il faudrait taper plus fort sur des Bretons que sur des Ultraméditerranéens.

On ne s'enrage pas sur un repli franchouillard anti-européen, qui existe, qui est assez navrant mais qui ne date pas d'hier et sur lequel Hollande a surfé ("Merkozy", ça vous évoque des souvenirs?) N'est-ce pas le gouvernement actuel qui tente de dévier toutes les colères et les inquiétudes par le lapidaire "C'est la faute à l'Allemagne!", message relayé sans trop d'analyse de fond par une presse de gauche stipendiée qui, pour la peine, se donne des airs de superdupont d'opérette. Voyez également votre clique politicienne: en 1998, tous en choeur, "la France ça existe encore?". Quinze années plus tard, Montebourg porte le béret basque et se prend pour un irréductible titi.

On n'enrage pas trop de "découvrir" en 2013 que tout le monde est espionné par l'Amérique, puisque tous les politiques le savaient et tous les citoyens intelligents en avaient -au moins- l'intime conviction. Du reste, quand les Américains "découvriront" que les renseignements français emploient les mêmes méthodes qu'eux, peut-être ces derniers iront-ils encore dire que c'est l'Allemagne qui le leur aura fait faire...

On ne s'enrage pas que vous découvriez les bassesses, vous qui êtes un politicien chevronné. On ne s'enrage pas non plus de vous voir découvrir qu'à force de repeindre la société en gris, la culture en oeuvre de lamentations et de repentance,  d'avoir nié le rôle de l'effort en ressassant les plus plates bourdieuseries, de distiller ce venin de l'esprit au sein du peuple et de la jeunesse, vous ayez obtenu les effets escomptés: la morosité et des adversaires de plus en plus nombreux et de plus en plus bouillants.

L'époque vaut ce qu'elle vaut, mais elle a l'avantage par rapport à Juin 1940: nous ne sommes pas en guerre, nous n'avons pas encore initié, au nom du droit des opprimés de la Terre entière, une quatrième croisade qui doit nous mener à Berlin (ou Berne cette fois?) dans quinze jours comme chacun sait. Car pour ma part, vous méprisant réciproquement, je ne suis pas décidé à ouvrir ma cave et à risquer ma vie pour vous si le plan initial part -une fois encore- en eau de boudin. 

Il n'y a qu'une seule issue à la rage, c'est la mort. Et il n'y a qu'un moyen de stopper un animal enragé qui cherche à mordre. Alors ne mordez pas les électeurs.

Edit: en fait, mordez comme vous voulez. Il est déjà trop tard!

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Commentaires
A
Très bien vu, vous démontez point par point l'indignation aussi théâtrale que sélective du favori de Cambacérès, dont il n'apparaît pas inutile de rappeler qu'il est l'auteur fiérot de la formule euphémistique "harcèlement démocratique" pour justifier les attaques les plus viles contre le Front national. Cela dit, notre homme a fort bien choisi le titre de sa maladroite lettre ouverte (n'est pas Zola qui veut) : il enrage, tel un animal montrant les dents face au fusil qui approche...
P
Bravo, cher Blaireau-Garou ! cela faisait longtemps que tu ne nous avais pas laissé lire une prose aussi longue... et juste. Un cri du cœur, semple-t-il. Le texte de Cambadélis est à vomir et les commentaires soigneusement triés de même s'il nous reste encore quelque chose dans l'estomac.
Le Blaireau-Garou
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